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Les jumelles Zavaros, un duo déterminé, en route pour les Mondiaux juniors

Championnats du monde juniors de la FINA 2017 –

Par Nathan Sager

Si on se base sur l’histoire de chacune d’elles, on ne devrait aucunement s’étonner de voir les jumelles Mabel Zavaros et Rosie Zavaros, membres du Oakville Aquatic Club, nager toutes les deux pour le Canada aux Championnats du monde juniors de la FINA qui se tiendront cette semaine à Indianapolis.

En raison d’une blessure, Rosie était très limitée dans ce qu’elle pouvait faire à l’entraînement. Toutefois, cela ne l’a pas empêchée de nager sous la barre des 2:15 au 200 m dos aux Essais canadiens de natation en avril pour se tailler une place dans l’équipe. Quant à sa sœur, son entraîneur Sean Baker la surnomme « Stable Mabel » en raison de sa constance à l’entraînement. Mabel a démontré qu’elle avait le calibre pour participer aux Championnats du monde juniors en se classant parmi les quatre premières au 100 m papillon (quatrième, 59,60 secondes) et au 200 m papillon (troisième, 2:13,59) durant les essais en avril.

Au cours des dernières semaines, Mabel a réalisé un doublé 100 m-200 m papillon aux Championnats canadiens juniors et aux Championnats canadiens de natation. Il va sans dire que sa participation à une compétition internationale au sein de l’équipe canadienne junior de 14 membres en compagnie de sa sœur jumelle rend cette expérience encore plus agréable.

« C’est merveilleux parce que je ferai l’expérience de la scène mondiale junior avec elle, ce sera formidable de le faire ensemble », a commenté Mabel.

« En participant à cette compétition et en me mesurant à des nageurs internationaux qui peuvent nager extrêmement vite, je verrai les choses sur un angle différent lorsque je reviendrai et que je me préparerai pour l’année prochaine… Tout ce que je veux, c’est y aller, nager très vite et créer un bon environnement pour tous nos nageurs. »

Le parcours de Rosie vers les Mondiaux juniors impliquait pour elle de surmonter la frustration causée par la commotion avec laquelle elle devait composer. En effet, le processus de récupération dans le cas d’une commotion n’est pas du tout le même qu’en cas de blessure à un muscle ou un ligament.

« Cela m’a pris longtemps pour accepter ma situation, mais j’ai fini par admettre que je devais composer avec ça », a commenté Rosie, une spécialiste du dos qui est l’aînée de Mabel de deux minutes. « Pour revenir, j’ai dû faire preuve de beaucoup de patience, et c’est quelque chose qui n’était vraiment pas dans mes habitudes. Cependant, grâce à cette expérience, j’ai changé et je suis devenue plus forte en tant qu’athlète. Au début de l’année, j’ai vécu des moments difficiles, et c’était impossible pour moi d’imaginer que j’allais me rétablir complètement et revenir à la normale. »

« Je fais toujours des allées et venues, mais j’ai presque repris un horaire normal », a ajouté Rosie, qui a gagné une médaille d’argent au 100 m dos aux Championnats canadiens juniors à Toronto, le mois dernier. « En fonction de ce que je ressens, il arrive que je m’arrête, mais en général, je suis assez constante dans mon entraînement. »

Pour favoriser sa récupération, Rosie devait diminuer les efforts physiques et maintenir la communication ouverte avec Baker, qui s’est assuré de lui obtenir un couloir moins bondé durant les entraînements.

« Rosie s’est révélé une véritable athlète en faisant preuve de beaucoup de patience et en se montrant résolue à revenir », de commenter Baker.

« Lorsqu’elle est retournée pour la première fois à la piscine, elle ne faisait que se laisser flotter pendant cinq à dix minutes. C’est à ce niveau qu’elle était à son retour. C’est tout à fait remarquable qu’elle soit revenue à un niveau de performance qui lui a permis d’obtenir une place dans l’équipe qui participera aux Mondiaux juniors. »

Baker et Mabel Zavaros adhèrent tous les deux à la théorie selon laquelle les efforts consentis par Rosie aux Essais canadiens, en avril, étaient dus au fait qu’elle ne voulait plus rester à l’écart des équipes internationales, car sa blessure lui a fait perdre une chance de participer aux Championnats panpacifiques juniors de 2016 à Hawaii.

« Essentiellement, entre les mois d’août et de février, je m’entraînais très peu », explique Rosie. « J’ai décidé de prendre part à notre camp d’entraînement de la semaine de relâche, parce que c’était une bonne occasion de voyager et de nager un peu. Cela m’a fait du bien d’être avec l’équipe, et j’ai nagé environ une heure par jour. Lorsque je suis revenue, j’étais plus heureuse et pus à l’aise dans l’eau. »

« Je savais que je devais participer aux essais pour avoir une chance de concourir pendant l’été. J’ai donc demandé (au Dr Paul Echlin, spécialiste de la médecine du sport, Burlington, Ont.) si je pouvais d’abord essayer le 200 m dos à l’entraînement. »

Sans avoir aucune idée du temps inscrit, Zavaros a réalisé un chrono de 2:14.41 dans les préliminaires. Cela a suffi pour qu’elle obtienne la possibilité de nager une deuxième fois, ce qu’elle a fait en 2:14.85 pour conclure la compétition au 11e rang au classement général.

« J’étais très fier de voir la résilience de cette jeune athlète », a déclaré Baker. « Elle a fait preuve d’un cran et d’une détermination à toute épreuve, car elle n’allait pas rater une autre équipe. Parce que d’un point de vue physiologique, il n’y avait aucune raison qu’elle ne réussisse pas. Toutefois, c’est sa volonté, son mental et son cran qui l’ont poussée. En tant qu’entraîneur, j’ai été émerveillé de voir ça. »

Mabel Zavaros a pour sa part ajouté : « La performance de Rosie aux Essais était d’abord mentale… Personne ne savait vraiment de quoi elle était capable parce qu’elle ne s’entraînait que quatre fois par semaine à cette époque. Je suis vraiment fière d’elle, car elle n’a pas abandonné, et ce, malgré les difficultés auxquelles elle a fait face. D’ailleurs, elle continue de les rencontrer, mais elle les affronte avec aplomb. »

Les sœurs, qui sont les cadettes des quatre filles de Lori et Scott (leurs parents), sont toutes les deux en 12e année à l’école Iroquois Ridge High School à Oakville, en Ontario.

« Lorsque Rosie nage bien, je veux également bien nager », de conclure Mabel Zavaros. « Elle est une formidable partenaire d’entraînement et la meilleure nageuse à laquelle me mesurer. Si l’une d’entre nous voit que l’autre est sur le point de la battre, alors elle redouble d’efforts. »