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La médaillée d’or paralympique, Katarina Roxon, a réussi à se recentrer sur son entrainement

Paranatation –

Par Jim Morris

Peu de gens peuvent dire qu’ils ont une autoroute à leur nom. Mais, peu de gens peuvent dire qu’ils ont remporté une médaille d’or paralympique.

L’an dernier fut un tourbillon d’émotions pour Katarina Roxon. Elle a été accueillie en héros dans sa province de Terre-Neuve et Labrador en septembre dernier après avoir remporté la médaille d’or au 100 m brasse SB8 aux Jeux paralympiques de Rio 2016.

Une foule enthousiaste a accueilli Roxon à l’aéroport à son arrivée à St-John. En son honneur, la Route 490 dans l’ouest de Terre-Neuve a été renommée Roxon Way. Il s’agit de l’une des deux routes allant de l’autoroute transcanadienne vers sa ville natale de Kippens.

La détentrice de records canadiens âgée de 24 ans a passé beaucoup de temps dans des soirées à parler à des groupes. C’était un temps pour célébrer sa victoire avec sa famille et amis, en particulier son père Leonard, son entraineur de longue date et l’homme qui a joué un important rôle pour qu’elle devienne une championne.

« C’était génial, » dit-elle. « Je me suis amusée. J’aime pouvoir parler aux enfants, parler aux organisations. »

L’après-Rio a parfois été difficile pour Roxon qui a eu du mal à se reconcentrer pour la nouvelle saison.

« Après Rio, on est comme sur un nuage, » dit Roxon. « Retrouver la motivation et se reconcentrer a été difficile. En particulier au début de la saison. »

Le temps passé à s’entrainer à la maison avec son père l’a aidé à la rendre forte physiquement et à améliorer ses techniques. Le temps avec ses coéquipiers de l’équipe nationale de paranatation lors des camps d’entrainement à Flagstaff, Az., et Santa Fe, N.-M., a aidé Roxon a affiné sa forme mentale. Maintenant, je suis de retour avec l’équipe, je m’entraine plus fort, je suis dans la même zone que l’an dernier, » dit-elle. « C’est plus facile de retrouver la motivation. »

« Mon entrainement se passe très bien. Je suis très concentrée. Comparativement au début de l’année, c’est une grande amélioration. »

Vince Mikuska, entraineur sénior du programme paralympique de Natation Canada dit que la longue conversation qu’il a eue avec Roxon au printemps dernier semble avoir porté ses fruits.

« Nous avons parlé de concentration, de ce qu’elle peut contrôler et d’essayer de devenir meilleure chaque jour, » dit-il. « Les choses extérieures, il faut les laisser aller. »

Être dans l’eau avec les autres membres de l’équipe nationale a aidé Roxon à rallumer son esprit compétitif.

« C’est toujours stimulant pour elle de revoir l’équipe et d’être sur la même page qu’un groupe de personne qui vont tous dans la même direction, » a dit Mikuska.

Roxon a découvert que, en plus de l’honneur, remporter une médaille d’or paralympique vient avec de grandes responsabilités. Les mêmes personnes qui l’ont encouragé à Rio garderont un œil sur elle au cours des trois prochaines années jusqu’aux Jeux paralympiques de Tokyo 2020.

« C’est de la bonne et de la mauvaise pression, » a dit celle qui est née sans son avant-bras gauche. « Toutes ces personnes que ne me connaissait pas et ne connaissait pas le parasport, elles me regardent, me suivent sur les réseaux sociaux, et veulent que je réussisse. »

« C’est super de savoir qu’il y a vraiment des personnes, en particulier à Terre-Neuve, qui veulent que je nage bien et qui m’encouragent. »

Roxon dit que c’est un « exercice d’équilibre » entre attirer l’attention sur le parasport et continuer d’atteindre ses buts personnels.

« C’est une bonne chose que les gens commencent à connaitre le parasport, » dit-elle. « Le monde change et le parasport devient de plus en plus important, ce qui est nécessaire.

C’est une bonne et une mauvaise chose qu’autant de personnes vous regardent et veulent que vous nager bien. Lorsque vous ne faites pas si bien, c’est comme décevoir ces gens. Et lorsque vous nagez bien, tous ces gens sont heureux pour vous. C’est comme s’ils faisaient partie de cette aventure. »

Roxon a connu un autre côté du sport cet été lorsqu’elle a assisté aux Jeux autochtones nord-américains à Toronto sans le cadre de sa mission de travailler avec le personnel de Terre-Neuve et Labrador. Elle a travaillé en tant que gérante d’équipe pour la natation et a aidé d’autres sports comme l’athlétisme, le badminton et la lutte.

Après des années à voyager avec les équipes nationales de paranatation, elle a pu découvrir les coulisses du travail fait pour les athlètes. Soudainement, Roxon a eu une meilleure compréhension du travail fait par Emma Van Steen, la gérante d’équipe en paranatation, ainsi que d’autres officiels.

« Oh mon Dieu, » a dit Roxon. « Après deux jours des Jeux, j’étais déjà complètement stressée. J’apprécie beaucoup ce qu’elle fait ainsi que tous les autres membres du personnel. Ça m’a ouvert les yeux. »

Son expérience à Toronto lui a aussi appris à être plus patiente si quelque chose devait mal se passer pendant un voyage de natation.

« Maintenant, je sais que je dois prendre un moment et laisser les gens faire leur travail, tout se passera bien, » dit-elle.