Nouvelles & Articles

Benoit Huot sait que la fin de sa carrière approche, mais il ne sait toujours pas quand il prendra sa retraite

Paranatation –

Par Jim Morris

Benoit Huot a passé la majeure partie de sa carrière à prouver l’impossible.

Peut-être que c’est pour cela qu’il éprouve de la difficulté à prendre sa retraite du sport. Au fond de lui, il ne peut toujours pas dire qu’il ne participera pas aux Jeux paralympiques de Tokyo 2020.

« J’ai eu une carrière tellement longue, » dit le natif de Longueuil âgé de 33 ans. « Même maintenant lorsque les gens me disent que je serai à Tokyo, je ris, mais je ne peux pas dire non. »

« Je ne pense pas à Tokyo. Je ne crois pas que ce soit possible pour moi, mais en même temps on ne peut jamais dire jamais, » a dit celui qui a abaissé 50 records du monde dans la catégorie S10.

Lorsque Huot a remporté deux médailles d’argent et une médaille de bronze il y a 2 ans à Glasgow en Écosse, il devait prendre part à ses derniers Championnats du monde de paranatation. Il semblait avoir écrit la conclusion parfaite à sa carrière paralympique en remportant la médaille de bronze grâce à un meilleur temps personnel en septembre dernier à sa dernière course aux Jeux paralympiques de Rio 2016.

Au lieu de refermer le livre, Huot était de retour à la piscine cette année pour écrire un nouveau chapitre à sa carrière.

« Lorsque je repense à Rio et Glasgow, c’est difficile de croire que je suis encore là aujourd’hui, » dit-il. « Ce qui est encore plus impressionnant c’est que je continue de m’amuser en le faisant. »

Né avec un pied bot, Huot a commencé à nager à l’âge de 8 ans. Il a participé à cinq Jeux paralympiques et remporté 20 médailles, dont 9 d’or. Il a aussi remporté 29 médailles en quatre Championnats du monde de paranatation.

Vince Mikuska, l’entraineur sénior du programme paralympique de Natation Canada, n’était pas totalement surpris de revoir Huot pour au moins une autre année.

« J’ai trouvé que Ben a fait un travail incroyable l’an dernier en remportant cette médaille et en nageant comme il l’a fait à Rio. Cela semblait être la fin pour lui.

Mais je sais aussi que Ben aime nager. Il aime s’entrainer. Il aime ce qu’il fait. En ce sens, ce n’est pas si surprenant de le voir encore dans la piscine. C’est ce qu’il aime faire. »

L’année de Benoit Huot a commencé en grand lorsqu’il a été nommé à l’Ordre du Canada. Il a donné des conférences et a travaillé avec des organisations pour les enfants. Il a aussi trouvé du temps pour finir quelques rénovations dans sa maison.

Cet été, pendant les Championnats du monde FINA à Budapest, Huot a travaillé comme analyste pour Radio-Canada.

« C’était la première fois que je décrivais des courses. C’était vraiment cool. Les deux premiers jours ont été difficiles. On ne réalise pas à quel point ça va vite avant de le faire.

Je pense que je me suis amélioré de jour en jour. C’est différent comme rôle. Ça reste près du sport, et c’est certainement quelque chose que j’ai aimé faire. »

Malgré son horaire chargé, Huot a réussi à se rendre à la piscine et nager avec son entraineur Benoit Lebrun.

« Cette année fut un peu la pagaille, mais c’était amusant, » dit-il.

Huot aura l’occasion de faire l’expérience d’un autre côté du sport l’an prochain puisqu’il a été nommé Chef de mission adjoint de l’équipe canadienne aux Jeux du Commonwealth 2018 à Gold Coast en Australie.

« J’apprends beaucoup, » dit-il à propos de son prochain rôle. « J’ai hâte d’en apprendre d’avantages lorsque nous y serons.

Ce n’est pas comme être un athlète, mais ça reste assez près. Peut-être qu’un jour je pourrai être chef de mission aux Jeux paralympiques ou aux Jeux du Commonwealth. »

Huot s’entrainait pour participer à ses 5es Championnats du monde de paranatation qui devaient avoir lieu à Mexico. Avec le report des Championnats dû au tremblement de terre dévastateur, Natation Canada organise l’Open du Canada qui aura lieu au centre sportif panaméricain de Toronto du 2 au 4 octobre.

La compétition offrira à tous les athlètes canadiens qui devaient participer aux Championnats du monde de paranatation, l’occasion de nager pendant la même fenêtre de compétition. Cela offrira également aux athlètes la chance de réaliser des temps qui seront considérés pour la sélection des Jeux du Commonwealth.

Les épreuves que nage Huot ne sont pas incluses aux Jeux du Commonwealth.

En faire autant à l’extérieur de la piscine a aidé Huot à retourner à l’entrainement.

« Je ne pense pas que j’aurais pu prendre autant de plaisir cette année si je n’avais pas eu une telle année à l’extérieur de la piscine. Même si je m’entrainais beaucoup, je faisais tellement de choses différentes que ma tête et mon corps n’étaient plus dans mon rôle d’athlète pendant au moins six mois après Rio. »

Mikuska dit que Huot continue de remplir une fonction importante au sein de l’équipe de paranatation.

« C’est un bon modèle. Il est très positif et il soutient plusieurs personnes. Je pense que cela déteint sur certains athlètes. »

Aussi longtemps qu’il se sentira compétitif et qu’il prendra du plaisir, Huot dit qu’il continuera de nager. Une fois que sa carrière aura pris fin, il espère rester impliqué dans le sport de quelques manières que ce soit.

« Je sais qu’un jour je devrai y mettre fin. J’espère que je trouverai quelque chose qui me passionne autant que la natation. Dans mon esprit, rester près du sport, et de la paranatation en général sera quelque chose d’important après que j’ai arrêté la compétition.

Pour l’instant, mon plan est de continuer une autre année. Mais les choses peuvent changer. »