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La paranageuse Sarah Mailhot espère trouver la rédemption aux Jeux parapanaméricains

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par Jim Morris

Chaque athlète apporte ses propres attentes aux Jeux parapanaméricains.

« J’espère que ce sera ma compétition de rédemption », a dit la paranageuse Sarah Mailhot.

Une solide performance aux Jeux parapanaméricains aiderait à rétablir la confiance de Mailhot qui a été malmenée et abattue aux Jeux paralympiques de Londres en 2012.

Une blessure au dos a transformé les rêves paralympiques de Mailhot en cauchemars. Elle dit que sa 13e place au 400 mètres libre S8 est « totalement affreuse » et ensuite elle s’est retirée du 100m dos. Après une semaine hors de la piscine, elle a nagé le 100m libre « simplement pour dire que je l’avais fait ».

Le dos a guéri après que Mailhot soit rentrée à Québec, mais les cicatrices mentales sont demeurées.

« Il m’a fallu beaucoup de temps pour surmonter cela, a dit la nageuse de 25 ans qui souffre de spina bifida. J’ai dû travailler avec un psychologue sportif.

« Au début, chaque fois que j’allais à une compétition de natation, chaque fois qu’il y avait un peu de pression, je craquais totalement. Je commençais à paniquer. »

Mailhot a compris qu’elle devait revenir à la base et se rappeler pourquoi elle avait commencé à nager au début.

« Je réfléchissais beaucoup trop, dit-elle. Il m’a fallu beaucoup de temps pour simplement apprécier de nouveau le côté compétitif, sauter à l’eau et avoir du plaisir.

« Il m’a fallu probablement deux ans pour dire que j’appréciais vraiment de nouveau nager. »

Mailhot a prouvé qu’elle a retrouvé sa forme aux championnats Can-Am de paranatation Speedo au printemps. Elle a participé à quatre finales et s’est mérité une place dans l’équipe parapanaméricaine.

« C’est la première fois que je suis de retour dans l’équipe nationale depuis Londres, dit-elle. J’espère vraiment que cela se passera bien, mais je n’essaie pas de me mettre trop de pression. »

Craig McCord, l’entraîneur national de paranatation, a dit que les résultats panaméricains de Mailhot montreront si elle est de retour sur la voie pour participer aux Jeux paralympiques de l’an prochain à Rio de Janeiro.

« Nous pouvons classifier son expérience paralympique à Londres de déception majeure, a dit McCord. Avec ces épreuves viennent aussi les triomphes.

« Sarah est maintenant rendue au point où elle est plus autonome, plus confiance dans son habileté. Elle a grandi comme personne. »

« Je réfléchissais beaucoup trop, dit-elle. Il m’a fallu beaucoup de temps pour simplement apprécier de nouveau le côté compétitif, sauter à l’eau et avoir du plaisir.

Mailhot est née avec le spina bifida, un défaut de naissance a qui fait que la moelle épinière ne se développe pas correctement dans le premier trimestre de la grossesse. En grandissant, un physiothérapeute a suggéré qu’elle essaie la natation. Aller dans la piscine lui a ouvert un nouveau monde.

« Je me sens bien quand je suis dans l’eau, a-t-elle dit. J’aime aussi la sensation de toujours aller au-delà de ce que je pensais qui était possible. »

Les avantages ont été physiques et mentaux.

« Quand j’étais plus jeune, j’étais vraiment bonne à l’école, mais je n’avais aucun talent spécial, a dit Mailhot. Je n’ai jamais été bonne dans les sports, je n’étais pas super bonne dans rien.

« La natation, j’y étais bonne. J’aimais cette sensation. »

La natation a aussi allumé les flammes compétitives de Mailhot.

« Je ne savais pas que j’étais une personne compétitive avant de commencer à nager, dit-elle. Quand j’étais dans l’eau, j’ai commencé à regarder les gens (et) je pensais que je pouvais les battre.

« Après j’ai compris que je ferais tout pour battre quelqu’un. Cela me fait sentir tellement bien de savoir que je suis vraiment bonne dans quelque chose. »

Son succès dans la piscine s’est transposé dans sa vie en dehors de l’eau.

« Cela m’a définitivement aidé pour ma confiance en moi, dit-elle. Je suis beaucoup plus extravertie que ce que j’étais.

« Je marche avec la tête haute et je suis fière de ce que j’ai fait dans le passé et je suis fière de ce qui se produira. »

Mailhot, qui travaille comme traductrice, parle couramment le français et l’anglais. Elle parle aussi l’espagnol et l’allemand en plus d’un peu de russe. Pour elle, apprendre une langue différente est comme essayer de maîtriser un nouveau style.

« Je dois travailler un peu pour apprendre une nouvelle langue, mais ce n’est pas aussi difficile que pour d’autres personnes que je connais », dit-elle.