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Jardin, la dernière olympienne de 2012 à annoncer sa retraite

Articles de fond –

Malgré ses efforts, Barbara Jardin n’aura pas réussi à revenir sur l’équipe nationale après qu’on lui a diagnostiqué un diabète de type 1. Elle est la dernière olympienne de 2012 à annoncer sa retraite de la natation compétitive.

Jardin avait été prometteuse avec sa 10e place au 200 m libre lors des Olympiques de Londres, elle avait aussi aidé le Canada à terminer en 4e place au 4×200 m libre. La native de Montréal a fait tout ce qu’elle pouvait pour rester à un haut niveau après que son diagnostic menaçait de mettre un terme à sa carrière en 2014. Les symptômes tels que la soif constante, la déshydratation et le fait de trop dormir l’ont presque poussée à tout laisser tomber. Une fois la maladie diagnostiquée, elle fut en mesure de gérer sa condition et poursuivre son entrainement, en partie grâce à une pompe à insuline.

« Lorsque je l’ai appris, je ne me sentais vraiment pas bien et je me demandais si je devais continuer ou non, » dit Jardin, 25 ans. « Les docteurs ne m’ont pas dit que je ne pouvais pas le faire, mais m’ont dit d’y aller doucement. Me connaissant, je suis quelqu’un d’entêté et je n’allais pas y aller doucement. »

Jardin a par la suite représenté le Canada aux Universiades 2015 à Gwangju en Corée du Sud, où elle a participé à trois finales, dont une 5e place au 200 m dos. Elle a fait de son mieux pour tenter de faire sa deuxième équipe olympique lors des Essais en avril dernier. Jardin a poussé son corps au maximum pour se qualifier en 10e position à la finale du 800 m libre, s’effondrant presque d’épuisement après sa course. Elle a assez récupéré pour nager encore plus vite en finale, terminant 7e, mais bien au-delà du standard olympique.

« En natation, il n’y a qu’une chance de qualification et c’est un quitte ou double. C’est comme lorsqu’on étudie très fort pour un examen et qu’on obtient une mauvaise note, il faut l’accepter, » dit-elle. « Mais, voir la façon dont les filles, et même les gars ont nagé cet été, j’étais beaucoup trop heureuse pour me vautrer. Bien sûr, une part de moi disait que ça aurait été sympa, mais je savais que je n’avais pas performé de la même façon que tous les autres l’ont fait, et je l’ai accepté. »

Bien qu’elle ait finalement manqué son objectif de se qualifier pour Rio 2016, elle s’est prouvée à elle-même et aux autres que de nager à un haut niveau est possible pour quelqu’un qui a le diabète. Elle a utilisé sa tribune pour inspirer les jeunes en tant que porte-parole de la Fondation de la recherche sur le diabète juvénile.

« Des personnes m’envoient des messages et me disent : “Ma fille a 12 ans et on vient de lui diagnostiquer le diabète.” Ce sont des athlètes et ils demandent des conseils. C’est super de savoir que je peux les aider avec leur situation, » dit-elle.

Elle prend maintenant des cours à l’Université de Concordia dans le but de faire une demande dans un programme infirmier et travail à temps partiel à l’Institut National du Sport du Québec.

L’annonce de la retraite de Jardin s’ajoute à la liste grandissante des Olympiens de 2012 qui passent à la prochaine étape de leur vie. Brittany MacLean a récemment annoncé sa retraite, et au moins trois autres nageuses l’ont fait au cours de cette année.

Samantha Cheverton – L’un des meilleurs souvenirs de la famille Cheverton est lorsque Samantha et Barbara ont fait l’équipe olympique dans leur ville de Montréal lors des Essais olympiques et paralympiques de 2012. Elle a terminé en 11e place au 200 m libre et elle s’est joint à Jardin, Amanda Reason et MacLean pour terminer au 4e rang du relais 4×200 m libre.

« Maintenant que je sais que c’est terminé, je me remémore les moments et j’apprécie vraiment tous les moments que j’ai vécu. En particulier, le relais 4×200 m libre à Londres fut vraiment une belle expérience pour nous toutes. Nous avons mieux nagé que ce que nous espérions et nous nous sommes mieux classés que ce que nous aurions cru, » dit Cheverton, 28 ans.

Elle est demeurée un élément clé du 4×200 m libre en 2014, où elle a remporté l’argent aux Jeux du Commonwealth à Glasgow et le bronze aux Championnats Pan pacifiques à Gold Coast en Australie. Elle est fière de ses participations au relais, lequel a vu MacLean faire équipe avec Penny Oleksiak, Katerine Savard, Taylor Ruck, Kennedy Goss et Emily Overholt pour remporter la médaille de bronze aux Jeux olympiques de Rio 2016.

« C’était une expérience formidable pour moi, spécialement la médaille d’argent aux Jeux du Commonwealth, » dit-elle. À ce moment, ce relais est véritablement devenu l’un des meilleurs pour le Canada. C’est arrivé lorsque j’y étais, alors c’est une occasion spéciale où j’ai été membre de l’équipe nationale pendant 5 ans, j’ai pu m’entrainer avec les vétérans et aussi avec des nageurs qui étaient sur l’équipe cette année. »

En 2015, Cheverton a épousé Justin Farra, un avocat et ancien nageur à Ohio State University. Ils vivent à Columbus, Ohio, où elle est entraineure dans le Ohio State Swim Club.

Tera Van Beilen – Tous les yeux étaient rivés sur la native de London, Ont., et résidente d’Oakville lorsqu’elle s’est mesurée à Alia Atkison dans un duel pour obtenir la dernière place disponible en finale du 100 m brasse. Elle a perdu par seulement 0,06 seconde, terminant en 9e place, un excellent résultat la propulsant sous les projecteurs internationaux. Elle a aidé le Canada à remporter la médaille de bronze au relais 4×100 m QN lors des Jeux du Commonwealth 2014. Un autre fait saillant de sa carrière est d’avoir assisté au sommet des Amériques à Panama en tant qu’invité du premier ministre Stephen Harper.

« Les amitiés que j’ai forgées dans la communauté de natation, le personnel de soutien qui m’a toujours aidé, ce sont des choses spéciales pour moi, » dit Van Beilen, 23 ans. « Les relations sont très importantes dans ma vie et c’est quelque chose que je ne tiendrai jamais pour acquis. »

Van Beilen a récemment obtenu son diplôme en kinésiologie de l’Université de Colombie-Britannique, où elle a été membre du conseil des athlètes. Elle a tenu un poste similaire sur le conseil des athlètes de Natation Canada. Elle prend maintenant du temps pour voyager à travers le monde, elle a réalisé un « road trip » de Vancouver à Oakville et elle veut faire du bénévolat à l’étranger.

Zsofi Balazs – La Torontoise fut la première femme à participer aux Jeux olympiques en eau libre pour le Canada, elle fait maintenant carrière dans la police à Toronto.

« La police, c’est super, » dit Balazs, dont la famille a émigré de la Hongrie en 2004, lorsqu’elle était âgée de 13 ans. « C’était un bon moment passer à autre chose et commencer une nouvelle carrière. J’ai été chanceuse que les deux se chevauchent, je n’ai pas eu à me demander “quoi maintenant” lorsque j’ai arrêté de nager. Ça a rendu la transition plus facile, je n’ai pas eu le blues de la retraite comme d’autres. J’aime cela autant que j’ai aimé la natation et j’y mets autant d’effort. »

Elle a terminé 17e au marathon de 10 km à Londres, mais ce qu’elle a fait pour se rendre là rend l’exploit encore plus grand. Lors de la course de qualification du marathon olympique FINA à Setubal au Portugal, elle a réalisé un dernier tour extraordinaire et terminé en 6e position pour gagner sa place.

« Linda (Kiefer, entraineure) m’a regardé au dernier tour et a dit : “vas-y (juron)”. Je n’ai aucun souvenir de ce dernier tour, j’ai baissé la tête et j’ai foncé aussi fort que je le pouvais, j’ai gagné environ 10 places, » se souvient Balazs. « C’est à ce moment avec Linda, les entraineurs, la natation, tout ce sur quoi nous avons travaillé depuis que je suis arrivé au pays est tombé en place. »