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Une membre de l’équipe des mondiaux juniors, pionnière du programme NextGen

Championnats du monde juniors de la FINA 2017 –

Par Nathan Sager

Pour Jade Hannah, la preuve s’est fait grâce à sa persévérance.

Une disqualification en finale peut vraiment ébranler un nageur expérimenté, d’autant plus une athlète de 15 ans nageant dans l’atmosphère « ça passe ou ça casse » aux Essais de l’équipe canadienne. À la première journée de la compétition en avril, Hannah a été disqualifié en finale du 100 m dos. S’assurer une place sur l’équipe canadienne des Championnats du monde juniors FINA signifiait donc exploiter les capacités mentales que la native de Halifax avait affinées depuis qu’elle avait rejoint le programme NextGen à Victoria, C.-B. en 2016. Hannah a su rebondir avec de solides courses aux 50 m et 200 m dos, gagnant sa place sur l’équipe canadienne de 14 nageurs qui participera aux mondiaux juniors du 23 au 28 août à Indianapolis.

En plus d’être la plus jeune nageuse du programme NextGen, elle est aussi la première à avoir traversé le Canada dans sa totalité pour s’y joindre. Hannah et sa mère, Tracy Hannah, sont devenues des pionnières l’été dernier lorsqu’elles ont décidé de déménager à 6000 km de leur maison pour que Jade puisse rejoindre le programme.

« Le côté mental a été important pour moi cette année, » dit Hannah. « Ça m’a aidé aux Essais, car j’étais très déçue après la première journée. Je pensais faire l’équipe et j’étais très excitée, puis j’ai appris que j’étais disqualifiée. J’ai donc dû être forte mentalement pour rebondir et bien nager la journée suivante. »

« Je ne peux pas donner de crédit qu’à une seule personne pour le succès que j’ai pu avoir cette année, tout le monde a aidé, » ajoute Hannah. « Nous sommes devenus une grande famille. Tout le monde a contribué. Tous les membres du personnel, le nutritionniste, le psychologue du sport, tous les entraineurs (l’entraineur NextGen) Brad (Dingey) et (l’entraineur du centre de haute performance – Victoria) Ryan (Mallette). »

Hannah, dont la mère la surnommait « poisson », car elle était toujours dans l’eau, a commencé à nager avec le Halifax Trojan Aquatic Club. Tôt en 2016, elle a fait la démonstration de son potentiel en effaçant le record du 100 m libre de la Nouvelle-Écosse détenu par la double médaille olympique Nancy Garapick depuis 40 ans. Plusieurs autres performances prometteuses – dont sept médailles d’or remporté aux Championnats canadiens groupes d’âge 2016 – lui ont amené l’opportunité de se joindre au programme.

« À la fin de l’année dernière, j’avais besoin de changement, » dit Hannah, dont la mère a participé aux Jeux du Canada en natation. « Je suis venue visiter le centre et j’ai tout de suite aimé… Nous avons un bon groupe de nageurs qui se tiennent ensemble tous les jours à l’école. Ils m’ont accueilli. »

Hannah est l’une des deux prodiges du programme NextGen qui se rendra à Indianapolis. La deuxième étant Faith Knelson de Ladysmith, C.-B., âgée de 16 ans. Le programme travaille en association avec le centre de haute performance – Victoria et offre aux jeunes athlètes la chance de connaitre la rigueur et les exigences pour devenir un nageur de niveau mondial.

« Nous mettons nos ressources à quelques endroits précis et notre plan est qu’un nageur se déplace à cet endroit, ça n’arrive pas très souvent, alors nous sommes contents de l’avoir ici, » a dit l’entraineur national de développement Ken McKinnon à propos de Hannah.

Le programme NextGen porte déjà ses fruits au niveau sénior, Sarah Darcel était finaliste aux Championnats du monde en petit bassin à Windsor en 2016. Dans ce milieu compétitif, chaque matin, l’adolescente essaiera de suivre la médaillée de bronze olympique en 2016, Hilary Caldwell, de 11 ans son aînée.

« J’étais très excitée de m’entrainer avec Hilary Caldwell, » dit Hannah. « Ça m’a ouvert les yeux sur ce que j’étais capable d’accomplir cette année, et dans le futur. Ça m’aide beaucoup. Ça me pousse à devenir une meilleure nageuse tous les jours. Je m’entraine parfois juste à ses côtés alors je peux voir où j’en suis. Ou parfois, je nage dans le couloir à côté et j’arrive à tenir les mêmes temps. C’est très motivant. »

Inutile de préciser que d’être dans le programme reflète non seulement le talent, mais aussi une confiance croissante.

« Jade possède des qualités qui lui serviront sur le long terme, » a dit l’entraineur NextGen Brad Dingey. « Elle n’a peur de rien. Peu importe ce qu’on lui demande de faire, elle va essayer. Si on lui fait savoir qu’elle a la capacité de relever un défi, elle va l’essayer, c’est super. Elle suit aussi une impressionnante courbe de progression. Peu importe ce qu’elle a fait la semaine dernière, elle reviendra et fera encore mieux. »

Relever des défis n’est pas qu’un rite de passage pour les athlètes NextGen, c’est une occurrence quotidienne. En d’autres mots, les athlètes âgés de 15 à 17 ans apprennent rapidement que, comme dans toute entreprise, on ne peut pas performer seulement lorsqu’on le désire.

« Parfois, un vendredi par exemple où il pleut très fort, elle doit plonger et nager contre une médaillée olympique, » dit-il. « C’est quelque chose que Jade commence à comprendre. Même si elle ne le comprend pas tout à fait, elle est plus que prête à essayer. Ce que j’ai vu avec les athlètes en développement, adolescent ou dans la jeune vingtaine, c’est le genre de situation où ils commencent à se poser des questions. Mais même si le dernier entrainement n’a pas été comme elle le voulait, elle revient au prochain avec un énorme sourire et une confiance rayonnante. »

Hannah mentionne que Darcel a agi comme une mentore au CHP-Victoria.

« Sarah Darcel m’a vraiment poussée à être la plus forte possible à la piscine comme à l’extérieur. J’admire aussi beaucoup (la championne du monde et détentrice du record du monde au 100 m dos) Kylie Masse. Elle est vraiment complète comme personne, elle est super gentille et très humble. »

McKinnon décrit Hannah et Knelson comme deux « solides qualifiés » pour les mondiaux juniors. L’environnement d’un championnat du monde peut être difficile à gérer mentalement pour un adolescent. Mais Hannah y a beaucoup réfléchi quand il s’agissait encore d’un concept abstrait.

« Faith et moi sommes très excitées, » a dit Hannah. « Lorsque nous avons reçu notre équipement l’autre jour, ça a commencé à devenir réel. »