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L’entraineur Tom Johnson honoré et touché par son intronisation au Temple de la renommée du sport de la C.-B.

Articles de fond –

Par Jim Morris

Par un humide soir d’hiver, un groupe d’athlètes du centre de haute performance – Vancouver s’agite dans l’eau du centre aquatique de l’université de la Colombie-Britannique.

L’entraineur-chef Tom Johnson parcourt le bord de la piscine, un œil attentif sur ses protégés. Jamais un mot plus haut que l’autre, il flatte et encourage, mais rarement critique.

Johnson exécute cette routine chaque jour depuis 45 ans. Ses conseils, sa persistance et sa détermination ont aidé à produire plusieurs médaillés olympiques et champions du monde. Il a justement mérité la réputation d’être l’un des meilleurs entraineurs au Canada, et ce jeudi, il sera intronisé au Temple de la renommée du sport de la Colombie-Britannique.

Pour un homme qui a autant accompli durant sa carrière, Johnson est véritablement flatté d’être intronisé au Temple de la renommée qui inclut des héros du sport canadien comme le double MVP de la NBA Steve Nash, le champion olympique d’aviron Silken Laumann, la vedette de la NHL Joe Sakik, le joueur de baseball Larry Walker et Rick Hansen qui a traversé le monde avec son fauteuil roulant.

« C’est un petit groupe d’élite, » a dit Johnson. « Lorsque vous regardez qui d’autres fait partie de ce Temple de la renommée et l’histoire du sport en Colombie-Britannique… être reconnu à ce niveau est un honneur et une belle leçon d’humilité. »

« Cela vient en quelque sorte valider ce que j’essaie de faire en tant qu’entraineur et en tant que personne qui aime le sport et qui essaie de faire une différence. Il y a des gens de l’extérieur qui le voit et qui disent : “ce gars fait une différence.” »

Au cours de sa carrière, Johnson a participé à 10 Jeux olympiques et 14 Championnats du monde. Il a récemment participé à ses 11es Jeux du Commonwealth. Il a guidé les UBC Thunderbirds à 8 titres masculins et 11 titres féminins aux Championnats canadiens universitaires.

Parmi les 13 athlètes qu’il a envoyés aux Jeux olympiques, il y a Brent Hayden, champion du monde en 2007 et médaillé de bronze aux Jeux olympiques de 2012 au 100 m libre. Johnson a aussi entrainé Brian Johns (ancien détenteur d’un record du monde en petit bassin) ; Marianne Limpert (médaillée olympique et des mondiaux) ; Mark Versfeld, (double médaillé des mondiaux) ; Jessica Deglau (double olympienne et médaillée aux pan-pacs) et Kelly Stefanyshyn (médaillée des Commonwealth et Panam). Sa présente génération au centre de haute performance – Vancouver comprend les médaillés internationaux Emily Overholt, Yuri Kisil, Markus Thormeyer et Erika Seltenreich-Hodgson.

Certains entraineurs sont très stricts et peu flexibles. D’autres sont des gourous de la technique. Les nageurs qui se sont entrainés sous sa tutelle disent qu’il prend le temps de comprendre chaque individu, puis bâtit un programme qui correspond à leur personnalité.

« Il est capable de s’adapter à l’athlète afin d’obtenir ce qu’il veut. Il fait partie de ces entraineurs qui vous poussent à atteindre des choses que vous ne vous croyiez pas capable. Que ce soit en pratique ou en compétition, il a la capacité innée de comprendre comment vous pousser vers le prochain niveau. »

Que ce soit en pratique ou en compétition, il a la capacité innée de comprendre comment vous pousser vers le prochain niveau.

Limpert a d’abord rencontré Johnson aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996. Son entraineur Claude St-Jean n’était pas présent donc Johnson était son entraineur attitré. Après les Olympiques, Limpert a déménagé à Vancouver pour s’entrainer avec Johnson.

« Il était très technique, » a dit Limpert. « Il portait attention aux détails. Il peut être très sérieux, mais il comprend bien les gens. Il se préoccupait aussi de nous à l’extérieur de la piscine et voulait s’assurer que nous allions être des personnes normales et fonctionnelles lorsque nous arrêterions de nager. »

Thormeyer, membre de l’équipe olympique 2016, a connu une percée aux Jeux du Commonwealth en remportant le bronze au 100 m dos. Le nageur de 20 ans dit que Johnson sait comment faire sentir ses nageurs importants.

« Je pense qu’il arrive à bâtir d’excellentes relations avec ses athlètes, » dit Thormeyer.

Johnson croit que parfois un ingrédient essentiel est perdu pendant cette course aux résultats.

« Je crois que la majorité des athlètes commence le sport parce que c’est quelque chose d’amusant, » dit-il. « Je pense qu’il devrait avoir du plaisir tous les jours dans leur poursuite de l’excellence, mais jamais à son détriment. »

Johnson et son frère jumeau Dave, un ancien entraineur-chef de l’équipe nationale de Natation Canada, sont nés à Montréal. Johnson était un nageur de 200 m libre qui a terminé en 7e place aux Essais olympiques de 1972.

« Je n’étais pas vraiment assez bon pour faire l’équipe, » dit-il.

Il a étudié à l’université d’Ottawa, mais n’y est resté que trois mois avant que son frère Dave ne l’appelle pour lui demander de l’aide au club de natation Pointe-Claire. En janvier 1973, Tom entrainait son propre groupe. En 1979, il a pris la décision de déménager à Vancouver.

Le succès rencontré par les athlètes de Tom Johnson dans la piscine est la preuve du genre d’entraineur qu’il est. La fierté qu’il ressent par rapport à aux accomplissements de ses nageurs après qu’ils aient quitté la piscine, parle de la personne qu’il est.

« Ils apprennent des leçons de vie, puis poursuivent leur chemin et ont du succès après le sport, c’est ce qui est le plus gratifiant et j’ai l’impression d’avoir contribué à leur vie, » dit-il.