Nouvelles & Articles

Markus Thormeyer et Javier Acevedo : une rivalité qui fait d’eux de meilleurs nageurs

Articles de fond –

Par Jim Morris

Leur histoire n’est pas tachée de sang comme celles des Montaigu et des Capulet. Elle n’est pas non plus trempée dans le vitriol comme celle des frères Liam et Noel Gallagher. Mais le fait est qu’une rivalité s’est installée entre les deux membres de l’équipe nationale de natation, Markus Thormeyer et Javier Acevedo.

Vous ne les verrez pas se prendre au cou sur le bord de la piscine ni s’envoyer des flèches sur les médias sociaux. Mais la satisfaction est palpable lorsque l’un bat l’autre à une course.

« Même s’il n’en dit pas un mot, même si je n’en parle pas, nous savons tous deux qu’une rivalité existe depuis notre première course à 14 ans aux nationaux groupe d’âge », affirme Acevedo du Ajax Aquatic Club.

Thormeyer, qui s’entraîne au Centre de haute performance à Vancouver, avoue que cette rivalité les pousse tous deux à s’améliorer.

« On nage à peu près les mêmes épreuves et nous avons presque le même âge, dit-il. L’un s’améliore un peu et l’autre veut alors le rattraper. Je dirais que cette rivalité est amicale; elle reste saine. »

Les deux athlètes de 20 ans font partie de l’équipe canadienne de 32 nageurs qui compétitionnera aux championnats Pan pacifiques de natation à Tokyo du 9 au 14 août.

Chaque session sera retransmise en direct sur CBC Sports et Natation Canada donnera des nouvelles en direct sur sa page Twitter pendant la compétition.

Thormeyer et Acevedo se sont affrontés aux derniers essais canadiens de natation. Lors de la première journée, Thormeyer a remporté le 200 m libre en réalisant un record personnel alors qu’Acevedo terminait troisième. Le soir suivant, il a aussi mis la main au mur devant Acevedo au 100 m dos.

À l’œil, les deux nageurs sont bien différents. Du haut de son 1,98 m, Thormeyer surpasse Acevedo de près de 15 cm.

Ce dernier est né à Scarborough en Ontario et il étudie à l’université de Géorgie. Thormeyer est né à Delta, C.-B., et il est étudiant à l’Université de la Colombie-Britannique.

« Je ne pense pas que nous ayons beaucoup de choses en commun, mais nous sommes tout de même de bons amis, croit Thormeyer. Dans l’eau, on démontre qu’il y a plusieurs voies possibles pour atteindre un même niveau de haute performance. »

Acevedo croit que Thormeyer est plus extravertie que lui.

« Markus est le genre de gars ouvert qui parle à tout le monde, dit-il. Nos personnalités sont différentes, mais ensemble, ça clique. »

« Chaque fois qu’on se rend en compétition pour représenter le Canada, on s’entend vraiment bien. »

Parfois, en entraînement à Vancouver, Thormeyer pense à ce qu’Acevedo fait pour s’améliorer. « J’y pense lors des dures journées. “Que faire pour me pousser et m’améliorer?”, raconte Markus. C’est toute une dynamique qui aide à se donner un but et y consacrer nos efforts. »

Martyn Wilby, l’entraîneur senior du programme olympique, croit qu’une rivalité saine entre les athlètes est aussi bénéfique pour le programme. « Personne ne peut se permettre d’être complaisant, dit-il. La rivalité est amicale, mais par le simple fait qu’ils nagent l’un contre l’autre, elle aide chacun d’eux à s’améliorer. Plus on voit cette dynamique au sein même du programme du pays, mieux ce programme se portera. »

Aux essais olympiques et de paranatation de 2016, Acevedo a obtenu sa place sur l’équipe olympique en remportant le 100 m dos. Thormeyer a terminé troisième, mais il a mis la main sur son billet pour Rio comme membre de l’équipe du relais 4×100 m libre.

Au cours des dernières années, Thormeyer s’est remis à nager le dos.

« Lorsqu’il s’est joint à UBC, il était un peu blasé du style dos; il n’aimait plus le nager, dit Tom Johnson. Le style libre semble l’avoir revigoré et il s’amuse depuis peu à nager le dos. »

À l’université de Géorgie, Acevedo travaille son style quatre nages individuel. Il a d’ailleurs réalisé son record personnel (2:01.36) au 200 m quatre nages individuel en remportant l’épreuve aux essais. « Je travaille mon quatre nages depuis que je suis tout jeune, dit-il. Ces dernières années à l’université de Géorgie m’ont beaucoup aidé à m’améliorer. »

Martyn Wilby est heureux de constater qu’Acevedo « élargit ses horizons ».

« C’est un nageur de dos de calibre mondial, mais de se tourner vers d’autres épreuves sera grandement bénéfique pour sa croissance », dit-il.

Tom Johnson ne s’inquiète pas de la rivalité entre Thormeyer et Acevedo ni du fait qu’elle pourrait escalader jusqu’à en devenir malsaine. « Pas du tout, dit-il. C’est entre leurs mains. »