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Turbide cherchera à garnir encore davantage son CV à Londres

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À l’aube de ses troisièmes Championnats du monde de paranatation, il n’y a pas beaucoup de choses que Nicolas-Guy Turbide n’a pas déjà accomplies au cours de son illustre carrière.

Le natif de la ville de Québec sera l’un des 18 Canadiens en action du 9 au 15 septembre au London Aquatics Centre, l’un des principaux sites des Jeux olympiques et paralympiques de 2012.

À seulement 22 ans, Turbide possède un curriculum vitae dont la plupart des athlètes ne peuvent que rêver : médaillé paralympique, champion parapanaméricain et pan-pacifique, détenteur de multiples records canadiens et des Amériques. Sans oublier deux titres de paranageur de l’année de Natation Canada, honneur qu’il a mérité en 2016 et 2018.

Il manque toutefois un article important dans son armoire à trophées.

« Je n’ai jamais gagné une médaille aux championnats du monde. C’est à peu près la seule grande compétition internationale où je n’ai jamais remporté de médaille », dit-il.

Toujours très humble, le nageur malvoyant prend rapidement soin d’ajouter que monter sur le podium ne sera pas l’objectif final dans la capitale britannique.

« Évidemment, remporter une médaille aux mondiaux est un gros objectif », affirme Turbide, qui avait atteint trois finales lors de ses débuts aux championnats du monde à Montréal en 2013, alors qu’il n’avait que 16 ans, et s’était classé cinquième au 100 m dos S13 deux ans plus tard à Glasgow, en Écosse. « Par contre, même si ça n’arrive pas cette année, si je réussi à performer à mon meilleur niveau, que je continue de m’améliorer et que je réussi des records personnels, je ne pourrai pas être déçu ou fâché contre moi-même car je saurai que j’ai fait tout mon possible pour essayer d’atteindre cet objectif.

« Je ne peux pas contrôler ce que les autres nageurs vont faire. Tout ce que je peux contrôler, c’est ce que je fais à l’entraînement et en compétition. C’est le seul pouvoir que j’ai. Si je réussi à abaisser mon meilleur temps ne serait-ce que d’un centième de seconde, peu importe ma position à la fin de la course, je vais être très satisfait de moi-même. Je n’aurai pas de regrets. »

Bien sûr, en ce qui concerne ses performances dans la piscine, on peut dire sans se tromper que Turbide n’a pas eu beaucoup de regrets depuis qu’il a percé l’alignement de l’équipe canadienne des Jeux parapanaméricains de 2011 à 14 ans.

Actuellement titulaire de cinq marques nationales et de trois records des Amériques dans des épreuves en grand bassin, il a récolté la médaille de bronze au 100 m dos S13 et a atteint une autre finale (50 m libre S13) lors de sa première participation aux Jeux paralympiques en 2016. Un an plus tôt à Toronto, il avait remporté un remarquable total de six médailles parapanaméricaines, dont trois d’or. Aux championnats pan-pacifiques de l’été dernier en Australie, il a atteint le podium à quatre reprises en autant d’épreuves, y compris deux triomphes.

Pour ce qui est des records personnels, il en a établi pas moins de cinq au cours des 12 derniers mois, soit au 50 m libre, aux 50 et 100 m dos, au 100 m papillon et au 200 m quatre nages individuel. Toutes des épreuves auxquelles il participera à Londres, à l’exception du 50 m dos.

Pas mal pour quelqu’un qui admet ouvertement que la natation n’a jamais fait partie du plan de match quand il était jeune… principalement parce qu’il avait peur de l’eau.

« Quand j’étais jeune, mon but était de jouer au golf comme mes parents. Je me plaçais devant mon père, qui est gaucher, et j’essayais d’imiter ses mouvements », explique Turbide, qui réside toujours à Québec et s’entraîne au Club de Natation Région de Québec sous la tutelle de Marc-André Pelletier. « Mes parents ont suggéré que la pratique d’un autre sport pourrait m’aider à devenir plus fort car j’étais très frêle, ma croissance a été tardive. C’est à ce moment que j’ai été initié à la natation.

« Au début, j’avais vraiment peur de l’eau, peut-être en raison de mon handicap visuel. Ce fut vraiment long avant que le déclic se fasse. Cependant, dès que j’ai participé à ma première compétition, c’est comme si mon orgueil et ma volonté de gagner l’avaient emporté sur ma peur. J’ai vraiment aimé l’aspect compétitif du sport et c’est ce qui m’a fait accrocher à la natation. »

Aujourd’hui, près d’une décennie après le début de sa brillante carrière internationale, il semble que Turbide restera « accroché » à la natation pendant encore quelque temps.

« En ce moment, ma concentration est à 100 % sur ces championnats du monde et Tokyo 2020. Cela dit, je n’ai jamais pensé que Tokyo pourrait être mes derniers Jeux paralympiques. J’adore tellement ce que je fais en ce moment. Je me suis toujours dit que le jour où je n’apprécierais plus le processus du sport d’élite, par exemple se lever tôt le matin, faire des sacrifices que d’autres personnes ne sont peut-être pas prêtes à faire, je vais arrêter.

« Ce que nous faisons est très gratifiant. Notre récompense est de participer à ces compétitions internationales, représenter le Canada, parcourir le monde. Mais c’est aussi très exigeant. Pour l’instant, chaque année, j’ai toujours le désir de continuer. La flamme brûle toujours. Le jour où je ne ressentirai plus cela, je vais décrocher. Mais pour l’instant, je ne pense pas que ce jour soit proche. »

LONDRES 2019: Les Championnats du monde de paranatation 2019, qui se dérouleront du 9 au 15 septembre au London Aquatics Centre, constitueront la première occasion de qualification pour les Jeux paralympiques de 2020 à Tokyo. La webdiffusion sera disponible sur les plateformes Facebook Live du Comité paralympique canadien et de Natation Canada. Nicolas-Guy Turbide devrait participer au 50 m libre S13, au 100 m dos S13, au 100 m papillon S13 et au 200 m quatre nages individuel SM13.