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La décision de ne pas prendre sa retraite récompensée par une médaille aux mondiaux

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Par Jim Morris

Une discussion avec l’entraineur Ryan Mallette pendant les Jeux du Commonwealth de l’été dernier a convaincu Sophie Angus de continuer à nager.

Angus a prouvé qu’elle avait pris la bonne décision lorsque la brasseuse de 24 ans a nagé ses deux meilleurs temps de relais pour aider le Canada à remporter une médaille de bronze au relais 4 x 100 m quatre nages féminin aux Championnats du monde de World Aquatics en juillet à Fukuoka, au Japon.

« C’est probablement l’un des moments où j’ai été la plus fière et la plus emballée de ma vie de nageuse », a déclaré Angus, qui s’entraine avec Mallette au centre de haute performance-Ontario. « C’est quelque chose que j’ai vu mes coéquipiers que j’admirais réussir pendant des années. »

« J’ai toujours aimé les relais. Pouvoir enfin gagner ma place et faire partie de ce relais était déjà très satisfaisant en soi. Puis, nager une bonne course et aider le reste de l’équipe à toucher le mur en troisième position, c’est difficile à décrire. Cela semble encore un peu irréel ».

Angus a établi un meilleur temps de 1:07,34 dans l’épreuve individuelle du 100 m brasse pour terminer en 22e position aux championnats du monde. Mais au moment du relais, elle a réalisé un temps de passage de 1:06,30 dans les préliminaires du matin, puis de 1:06,21 lors de la finale du soir.

Elle a décrit les deux comme « d’énormes meilleurs temps ».

« J’avais ça en moi », a déclaré Angus. « Je me suis entrainée pour des moments comme ça. Mais le matin, lorsque j’ai touché le mur, j’avais du mal à respirer ».

En finale, Angus s’est joint à Kylie Masse, Maggie Mac Neil et Summer McIntosh pour terminer troisième en 3:54,12. Les médaillées ont toutes obtenu une place pour leur pays aux Jeux olympiques de Paris 2024.

« Elle était motivée tout au long de l’année pour réaliser une performance de classe mondiale et contribuer au relais quatre nages féminin pour le Canada. Voir ses meilleures performances de l’année aux championnats du monde dans le cadre de ce relais a été la concrétisation de ses objectifs », a déclaré Mallette.

Angus vise maintenant à traduire ses temps de relais en épreuves individuelles. Angus a déclaré qu’elle était nerveuse avant les championnats du monde et que cela s’est vu dans sa course individuelle qui a eu lieu avant le relais.

« J’ai fait sortir ma nervosité pendant cette première course », a-t-elle dit. « Le relais était à la fin de la compétition, si cela avait été l’inverse, peut-être que j’aurais eu un peu plus de confiance ».

Un an plus tôt, la carrière de nageuse d’Angus était à la croisée des chemins.

Elle n’était pas sûre de vouloir participer aux Essais canadiens de natation Bell en 2022 à Victoria. L’évènement se déroulait dans la foulée des championnats NCAA et elle souhaitait terminer son diplôme à l’université Northwestern.

L’année précédente, Angus n’avait pas participé aux Essais olympiques canadiens de 2021 pour les Jeux de Tokyo en raison de l’école et de la nécessité de se mettre en quarantaine à son arrivée au Canada.

Angus a décidé de participer à la compétition à Victoria et a réalisé son meilleur temps en remportant le 100 m brasse, ce qui lui a valu une place sur l’équipe des Championnats du monde FINA et des Jeux du Commonwealth de 2022.

Elle a terminé 24e du 100 brasse aux championnats du monde de Budapest l’année dernière. Lors des Jeux du Commonwealth à Birmingham, en Angleterre, elle a fait partie du relais 4×100 m quatre nages qui a remporté la médaille d’argent. Individuellement, elle a terminé neuvième au 50 m brasse et 11e au 100 m.

Frustrée par ses résultats, Angus envisageait à nouveau de prendre sa retraite lorsque Mallette a pris le temps de lui parler.

L’entraineur vétéran a dit à Angus qu’elle avait une chance de gagner sa place sur l’équipe olympique à la brasse. Il l’a également persuadée de venir s’entrainer au centre de haute performance.

« Le fait qu’il ait confiance en moi », a déclaré Angus. « Je ne le connaissais pas beaucoup avant l’été dernier. Le fait qu’il l’ait remarqué sans vraiment me connaître signifiait beaucoup pour moi. Le fait d’avoir un entraineur qui croyait en moi a été un facteur déterminant dans ma décision de continuer. »

Angus a commencé à s’entrainer au centre de Toronto en octobre dernier. Elle a dû faire la transition entre la natation en verges de la NCAA et les entrainements en grand bassin. L’intégration dans l’environnement du centre a également été une adaptation.

« Il s’agit d’un petit groupe dont les membres ont tous des objectifs similaires », a-t-elle déclaré. « Ce n’est pas quelque chose dont j’ai vraiment été entouré dans le passé. »

« Le fait d’avoir d’autres personnes qui me poussent et de savoir qu’elles essaient d’atteindre le même objectif que moi a été, je pense, l’un des principaux facteurs qui m’a aidé à être performante cet été ».

Angus a vu la différence.

« Ça m’a permis d’améliorer ma natation, de faire beaucoup d’ajustements techniques », a-t-elle déclaré. « Je suis plus en forme qu’avant. Je suis contente d’avoir une année à mon actif ».

« Son travail quotidien et sa volonté de s’améliorer lui ont permis de connaître le succès à Fukuoka », a déclaré Mallette. « Elle a été une excellente leader pour nos athlètes en Ontario. Nous avons bénéficié de son exemple, tout comme, je l’espère, elle a bénéficié de l’environnement d’entrainement de classe mondiale au CHP-Ontario. »

S’entrainer avec des nageurs encore adolescents a également été une expérience.

« En fait, je vis avec quelques-uns des plus jeunes », dit-elle. « J’ai l’impression que je peux leur donner beaucoup de conseils de vie, des conseils pour l’université, sur la façon de vivre par soi-même. »

« Quand il s’agit de natation, je ne me sens pas tellement plus âgée qu’eux, ce qui est très intéressant parce que dès que nous quittons le bord de la piscine, je réalise qu’ils ont 17 ou 18 ans et que j’en ai 24 ».

« Sophie a travaillé très fort au cours de la dernière année et a pris une excellente décision en rejoignant le centre de haute performance-Ontario pour travailler avec Ryan Mallette, et son dévouement s’est manifesté dans les performances qu’elle a réalisées aux championnats du monde au Japon », a ajouté le directeur de la haute performance et entraineur national, John Atkinson. « Les centres de haute performance de Natation Canada fournissent un environnement d’entrainement quotidien de classe mondiale qui permet aux nageurs de se concentrer, au Canada, sur ce qu’ils doivent faire pour continuer à s’améliorer pour réussir au plus haut niveau. »

« Pour les nageurs qui entreprennent des études postsecondaires au Canada et qui combinent cela avec un entrainement dans un centre de haute performance, ou qui s’inscrivent pendant leurs études secondaires et poursuivent leurs études postsecondaires, ou qui reviennent après leurs études universitaires dans un centre comme l’a fait Sophie, toutes ces situations ont bien fonctionné au fil des ans et continuent de le faire ».

Le père d’Angus, Bruce, a grandi à Calgary. Il a joué au soccer en Suisse, à l’Université Duke et avec les Calgary Kickers de la Ligue canadienne de soccer en 1987.

Sophie est née et a grandi à Weston au Connecticut. En grandissant, elle a surtout joué au soccer, mais s’est mise à la natation en 9e année après s’être blessée au genou.

« Mon premier entraineur (de natation) m’a dit que la brasse était mon meilleur style, probablement parce que j’avais des chevilles souples grâce à toutes ces années de soccer », dit-elle.

« C’est en quelque sorte le seul style que j’ai pratiqué ».

Angus fera partie de l’équipe canadienne qui participera aux Jeux panaméricains de Santiago du Chili en novembre.

« J’espère améliorer ma vitesse et ma puissance et retrouver ma technique dans les prochaines semaines », a-t-elle déclaré.

En 2024, elle se concentrera sur les Jeux olympiques de Paris.

« Je ne sais pas exactement ce qui se passera ensuite », a déclaré Angus, qui est titulaire d’un diplôme de premier cycle en neurosciences et d’une maîtrise en science des données.

« Le plan initial est de se qualifier sur l’équipe olympique, puis d’entrer dans le monde réel », a-t-elle déclaré. « On verra comment se passe cette année et on décidera ensuite de ce qui se passera ».